Bonjour, vous avez vu le sujet? J’ai lu une interview intéressante sur ce sujet et j’aimerais la partager avec vous. Qu’est-ce que vous en pensez? N’hésitez pas à réagir!
Céline Zünd
Publié mardi 1 décembre 2015 dans « Le temps » [adapté JSM]
Ruth Dreifuss: «L’Etat doit remplacer les dealers»
A Genève, l’ancienne conseillère fédérale propose la légalisation du cannabis pour en finir avec le marché noir. Selon elle, la politique actuelle en matière de stupéfiants est un échec.
Vous voulez que le politique en matière de la drogue change. Pourquoi ?
Je pense que nous devons trouver de nouvelles réponses car aujourd’hui la situation n’est plus contrôlée par l’état. Des millions sont dépensés chaque année pour la lutte contre la drogue, la police est surchargée et le marché noir ne diminue pas, tout au contraire, les drogues sont de plus en plus facilement accessibles dans nos villes.
En quoi consiste le changement que vous proposez?
D’abord, il faut mettre en place des traitements pour les toxicomanes. Pendant longtemps, la chasse aux dealers et toxicomanes était plus importante que l’aide aux personnes malades. Ensuite, il faut arrêter de punir les gens qui ne font de mal à personne, comme les consommateurs des drogues. Mais ce qui est important aussi, c’est la réduction des peines pour les dealers, les mules ou les cultivateurs: les ouvriers de la chaîne. Ce ne sont pas eux les vrais coupables, nous devons mettre en prison les chefs du narcotrafic. Et enfin, il faut que l’état organise un système de distribution de cannabis pour réduire le trafic illégal et combattre les maffias.
Vous êtes favorables à la légalisation non seulement du cannabis, mais de toutes les drogues…
A la régulation, oui! L’Etat doit contrôler la production et la distribution des drogues et non les mafias.
La régulation permet-elle vraiment de réduire le marché noir?
Nous n’en avons pas encore la preuve. Mais dans tous les cas, pouvoir acheter des drogues de manière légale et ne pas alimenter des mafias représente un progrès. La drogue représente 300 à 400 milliards par année de chiffre d’affaires cet argent enrichit aujourd’hui les mafias responsables de milliers de meurtres chaque année dans des pays contrôlés par les narcotrafiquants.
Pensez-vous que le peuple suisse peut accepter cette idée?
Tout est une question de prudence, d’information, de débats sans préjugés.